Soil-chronicles : Chronique Mindlag Project

Soil-chronicles : Chronique Mindlag Project

Allez, allons-y gaiement. Thrash, Death, Heavy, metalcore voir rock… Choisis ton camp camarade car la liste n’est pas exhaustive et loin s’en faut. Alors comme sur notre petite planète bleue on aime bien que tout soit catégorisé, et plus particulièrement en notre bonne terre de Gaule où l’esprit franco franchouillard reste malgré tout issu du cartésianisme, c’est une mission tout simplement impossible que de classifier le maelström sur vitaminé et ravageur délivré par nos petits frenchies de Vitrolles. Le « Mindlag Project », pour schématiser « décalage d’esprit », n’est pas qu’un concept idéologique, mais aussi et surtout un dessein musical si l’on se fie aux diverses offrandes engendrées par le combo depuis sa création en 1999.

Résumons succinctement pour votre culture musicale et histoire de vous la péter quand vos potos -après quelques épanchements de pintes d’hydromel amenant des rots sonores et gutturaux- oseront enfin vous demander : « Dis, ça envoie grave ce que tu nous fais écouter ». Ceci avec un sous entendu criant de curiosité, mais inavouable pour ne pas passer pour des blaireaux, « Mais c’est qui ? ». Facile pour vous alors de leur rétorquer, que le combo est français, qu’ils sont six, ont entre autres particularités d’avoir un violoncelliste (Romain Dallier) et un bassiste-alto (Gilles Gautier), et chantent dans la langue de Molière avec une réussite certaine, quand bien même cela reste quelques fois difficilement audible. Ajoutez donc que les méridionaux avaient trois auto productions à leur crédit avant d’être labellisé chez Pervade/ MO et d’engendrer ce Scud diabolique.

Rorcal, Insane, Lokurah, Broken Edge, Jarell, Unsane… Cette scène métal française foisonnant de combos engouffrés derrière des locomotives du style Gojira (dans un genre différent) ou Dagoba peut désormais s’enorgueillir d’un nouveau venu dans la cour des grands, Mindlag Project. Un univers malsain et fracassant tout sur son passage, des compos se dévoilant progressivement au fur et à mesure des auditions tant les tracks proposées sont riches (trop ?), une sincérité profonde amplifiée par un gros son et un chanteur aux vocalises écorchées vives –ou au chant clair l’instant d’après- assurant le liant et cimentant la structure musicale. Un véritable assortiment de qualités non exhaustives que l’on ne peut toutes citer ; même si l’art du contre pied et de la surprise ne peut être omis. Violence d’un Thrash/Death saucé de growls d’outre tombe, métal moderne vision metalcore, cela tient par instant des bonnes facettes d’Eths, quand dans le titre suivant on oscillera vers Fear Factory ou du Thrash old-school, du groovy, du Dark ou tout simplement du rock… Vous l’avez compris, rarement un album si riche et diversifié n’aura posé autant de problèmes à rédiger une review. Et encore, sans s’épancher sur violoncelles et alto.

Autant vous dire, que si vous êtes larges d’esprit et parvenez à décrypter (le seul défaut me venant à l’esprit est le trop grand temps passé à y parvenir.) cet univers musical pour le moins sidérant, vous serez conquis « ad vitae eternam », et apprécierez indéfiniment les véritables bijoux que sont des « Cerbera », « Cayenne » ou autres « Duel ». Véritable fabrique à torturés du mosh pit, Mindlag Project doit certainement donner sa pleine mesure en concert, ou si j’osais, leurs lives doivent ressembler à un véritable passage au Vitrioles… Quoiqu’il en soit, comme l’annoncent les trois derniers titres de ce missile, « La fin absolue du Monde » est proche si vous tentez « Le détour » et « L’Echappée Belle »… Maintenant, pour les âmes sensibles, les pressés du bulbe, les adeptes du « produit de consommation », les retors à l’anti conformisme…Laissez tomber, ce produit n’est pas pour vous car politiquement incorrect et risquant de causer trop de dommages collatéraux !!!

Ecrit par MetalPsychoKiller